Maison du Multilinguisme : Marypop présente Isabelle Barth

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1. Peux-tu te présenter ? Quel est ton parcours professionnel ? Quels sont tes centres d’intérêt ?

 

Je m’appelle Isabelle Barth, je suis Française.

J’ai toujours eu une passion pour les langues et les cultures des autres.

En terminale, j’ai d’ailleurs gagné le Concours Européen de la Journée des Écoles. C’est le professeur de philosophie qui m’a proposée de participer. Et j’ai gagné pour la France que j’ai représentée à une rencontre internationale de 10 jours en Allemagne au mois d’août suivant.

J’ai d’abord été enseignante de langues vivantes, soit d’anglais, soit de français suivant le pays dans lequel je me trouvais. J’ai fait tous les niveaux de l’école primaire aux étudiants en licence, en passant par les étudiants en spécialisation comme les scientifiques ou les futurs journalistes. Je suis également traductrice diplômée et travaille pour des ONG.

J’aime beaucoup les langues, elles me fascinent.

A côté d’elles, mes autres passions sont le théâtre (j’ai d’ailleurs pu joindre passion et langues dans mes études pour ma maîtrise et mon premier doctorat), la littérature en général, mais jeunesse en particulier et la cuisine – je peux passer des heures derrière les fourneaux.

 

2. Qu’est-ce qui t’a amenée à fonder la Maison du Multilinguisme ?

 

Pourquoi ai-je fondé La Maison du Multilinguisme ? C’est un peu mon parcours de vie. Quand j’ai rencontré l’homme qui allait devenir mon mari, j’étais enseignante à l’Université de Poitiers. Puis, j’ai quitté l’enseignement pour aller m’installer en Irlande. Pour diverses raisons – je n’entrerai pas dans les détails ici – je n’ai jamais pu travailler dans ce pays. Certes, je continuais à traduire, mais il me manquait quelque chose.

Quand nos enfants ont eu une douzaine d’années, j’ai décidé de reprendre des études à distance. Ayant vu à quel point le fait que je parle français à mes enfants étaient décriés, refusés. Je me suis souvent battue avec l’école et les gens que je rencontrais pour faire accepter que je parlerai français à nos enfants.

Ce fut réellement une bataille quotidienne, un vrai combat, surtout dans un pays anglophone où l’on me disait que l’anglais était suffisant. J’ai donc choisi une formation sur les langues. À cette époque, il n’y avait pas encore de formation sur le bilinguisme, j’ai donc choisi un Master Professionnel en Diffusion des Langues – que j’ai obtenu dans problème. Et j’ai ensuite continué avec une Recherche Doctorale sur ce que l’on appelle les Politiques Linguistiques Familiales à savoir –en très résumé car c’est plus complexe que cela – comment devenir bilingue au sein de la famille. Des recherches que je suis en train de compléter et terminer.

C’est pendant cette formation que j’ai décidé de créer l’association Multilingual Café et La Maison du Multilinguisme.

La Maison du Multilinguisme conseille les familles, les enseignants, les éducateurs, le monde médical sur ce qu’est le bilinguisme familial, comment il se développe… je propose aussi des formations pour les enseignants pour qu’ils puissent accueillir les langues des familles au sein de leurs écoles… Une langue est très liée à la culture des gens qui la parlent. Je ne peux donc en faire abstraction.

Mes conseils et formations incluent également des questions culturelles. Si je puis me permettre, dans certaines cultures, l’enseignant est considéré avec beaucoup d’honneur et de respect, et les parents n’iront jamais questionner ou contredire un enseignant, et c’est un point important à savoir. Car parfois, les enseignants ne sont pas conscients de ces différences et du pourquoi leurs élèves ne progressent pas de la même manière. Il est difficile pour eux d’être sur tous les fronts, mes ateliers et formations leur permettent, certes d’avoir des outils pour accueillir toutes les langues des enfants, mais il faut aussi qu’ils établissent un contact avec les parents, ce qui est parfois bien plus compliqués.

 

3. Peux-tu décrire une journée type ?

 

Une journée type : je commence par regarder les emails et par répondre aux urgences. Je me suis créée une routine hebdomadaire – ce qui m’aide beaucoup. Ainsi suivant les jours de la semaine, je travaille sur mes articles, sur ma promotion…

Chaque semaine, j’ai plusieurs créneaux horaires pour rencontrer les familles qui ont besoin d’aide et que je conseille. Les séances se font principalement via Skype. J’ai également des créneaux pour les formations avec les enseignants et toutes personnes pour lesquelles le bilinguisme est important. Un chef d’entreprise par exemple, qui emploie des personnes parlant d’autres langues améliorera ses relations avec ses employés bilingues et plurilingues s’il comprend comment fonctionne une personne qui parlent plusieurs langues.

Donc toutes mes journées sont différentes et ont leur lot de belles surprises et de belles rencontres.

 

4. Quelles sont tes motivations et tes objectifs ?

 

Qu’est-ce qui me motive ? De savoir qu’il y a encore et malheureusement beaucoup de personnes et surtout d’enfants à travers le monde à qui l’on refuse le droit de parler une langue autre que celle du pays dans lequel il/elle se trouve. Il faut savoir que même au XXIe siècle, il y a encore des enfants qui se font punir à l’école car ils parlent une autre langue que celle de l’école.

Mes objectifs ? Pouvoir toucher le maximum de personnes, surtout ces personnes qui n’habitent pas dans les grands centres urbains et qui n’ont pas accès autant d’outils que les autres Développer encore plus mes formations et les rendre accessibles au maximum.

 

5. Peux-tu donner une définition du multilinguisme ?

 

Ah bonne question !! J’ai d’ailleurs écrit un article à ce sujet – c’est d’ailleurs l’article le plus lu de tous les articles que j’ai écrits. C’est un article qui fait la différence entre multilinguisme et plurilinguisme : vous pouvez le lire ici.

Le multilinguisme est la coexistence de langues sur un territoire, dans une entreprise, dans une société. Ces langues cohabitent les unes avec les autres. Un pays comme la Suisse est multilingue, une entreprise est multilingue, une chaîne de télévision comme Arte est multilingue. Mon entreprise est multilingue d’où son nom.

Le plurilinguisme quant à lui est une expérience personnelle. Les personnes sont bilingues (2 langues) ou plurilingues (plusieurs langues). Toutes les langues ne sont pas séparées, elles ne cohabitent pas, elles font partie d’une seule et même personne.

Le plurilinguisme est la faculté de parler plusieurs langues. Il n’est pas besoin de les avoir au même niveau. Ce qui compte, c’est de les utiliser tous les jours ou au moins toutes les semaines.

 

6. Quelle est pour toi la définition d’une journée réussie ?

 

Une journée réussie est une journée dans laquelle j’ai pu aider quelqu’un, une journée où j’ai écrit un article, une journée où j’ai pu échanger…

Mais aussi quand j’ai fait un bon gâteau !

 

7. Comment peut-on retrouver la Maison du Multilinguisme sur les réseaux sociaux ?

 

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Découvrez ici en vidéo l’interview d’Isabelle BARTH réalisée par Marypop :

Marypop présente la maison du bilinguisme

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